Trois lions arrachent une petite Ethiopienne à ses ravisseurs
AP / 21 Juin 2005 Trois lions ont sauvé une petite fille de 12 ans, enlevée par des
hommes qui voulaient la marier de force dans le sud-ouest de
l'Ethiopie. D'après la police, les grands fauves ont fait fuir ses
ravisseurs et l'ont veillée pendant une demi-journée jusqu'à l'arrivée
de la police et sa famille. Le sauvetage a eu lieu le 9 juin
dans la zone Kefa et il a fallu plusieurs jours avant que l'histoire ne
sorte de cette province isolée. Cela faisait sept jours que la
fillette était détenue par ses ravisseurs, qui la battaient
régulièrement, quand les lions sont intervenus pour les chasser, a
rapporté mardi le sergent Wondimu Wedajo, interrogé par téléphone
depuis la capitale provinciale de Bita Genet, à environ 560km à l'ouest
de la capitale Addis Abeba. "Ils ont monté la garde jusqu'à ce
que nous la retrouvions et ils l'ont l'ensuite abandonnée comme un
cadeau pour retourner dans la forêt", a raconté le policier, qui
ignorait s'il s'agissait de lions mâles ou femelles. "Si les
lions n'étaient pas venus à son secours, alors cela aurait pu être bien
pire. Souvent ces jeunes filles sont violées et gravement battues pour
les forcer à accepter le mariage", a-t-il ajouté. "Tout le monde pense
que c'est une sorte de miracle, car normalement les lions attaquent". Stuart
Williams, un expert de la faune sauvage qui travaille avec le ministère
du développement durable, jugeait probable que les pleurs de la
fillette l'ait sauvée. "Une petite fille qui gémit peut être confondue
avec le miaulement d'un lionceau, ce qui pourrait ensuite expliquer que
les lions ne l'aient pas dévorée", pense-t-il. "Sinon c'est
probablement ce qu'ils auraient fait". La fillette "choquée et
terrifiée" a dû être soignée pour les coupures infligées ses
ravisseurs, selon Wondimu Wedajo. Il a ajouté que la police avait
arrêté quatre des hommes, mais recherchait encore trois autres suspects. Les Nations unies
estiment que plus de 70% des mariages en Ethiopie découlent
d'enlèvement, encore pratiqués dans les régions rurales où vit la
majorité des 71 millions d'habitants du pays. Les lions
d'Ethiopie, célèbres pour leurs grandes crinières noires, sont le
symbole national du pays et ornent la devise locale. Ils sont la proie
des chasseurs, qui les traquent pour leur fourrure qui peut atteindre
jusqu'à un millier de dollars, malgré la récente répression contre le
commerce illégal d'animaux dans le pays. D'après Stuart Williams, il
reste tout au plus un millier de lions éthipiens en liberté dans le
pays.